Un projet sans précédent : le NBN (National Broadband Network)

26 07 2010

Avec un réseau cuivre vieillissant et une migration vers l’ADSL 2+ plus longue et plus couteuse que prévue, l’Australie, comme la plupart des pays industrialisés aujourd’hui, a choisi de migrer vers les réseaux fibre optique. Le territoire étant vaste et les raccordements d’une extrémité à l’autre du continent assez coûteux à réaliser, l’Etat a initié un projet d’une envergure sans précédent  par rapport à tous les projets de réseaux de télécommunications du monde.

Alors qu’en France,  les opérateurs de télécommunication et les collectivités locales développement leur propre réseau fibre optique soit sur fonds propre soit par l’intermédiaire d’appels à projets ou de Partenariats public privé, L’Australie a choisi de construire un seul et unique réseau (National Broadband Network) pour le pays tout entier.

L’Etat et plusieurs acteurs privés se sont associés afin de créer la société NBN Co chargée de réaliser ce réseau. Actuellement, l’Etat est actionnaire majoritaire à 51% de cette société mais il à l’intention de revendre ses parts dans les 5 ans qui suivront l’achèvement de la construction du réseau.

Le NBN a pour objectifs de :

  • Fournir à plus de 93% de la population, aux écoles et aux zones d’activités un accès FTTH avec un débit minimal de 12 Mbits/s pouvant atteindre 100 Mbits/s
  • Couvrir les 7% restant de la population avec des technologies sans-fil LTE et satellite.

Durant la période de création du réseau (8 ans), NBN Co investira plus de AUD$43 milliards (30 milliards d’euros environ). Le réseau sera ensuite disponible pour tous les opérateurs de télécommunication souhaitant l’utiliser. Néanmoins les conditions de son utilisation n’ont pas encore clairement été définies.

Le principal objectif de ce projet est de fournir  du très haut débit à tous les habitants, entreprises du pays, quelle que soit leur localisation.

Durant les 8 ans de création du réseau, 25 000 nouveaux emplois, en moyenne,  seront nécessaires chaque année.

Grâce à l’accord trouvé avec l’opérateur historique Telstra (l’historique des négociations de cet accord fera l’objet d’un prochain article), le réseau réutilisera les fourreaux disponibles de l’opérateur créés lors de la construction du réseau cuivre. En conséquence de cette utilisation et afin de ne pas éveiller la colère des actionnaires de Telstra, la société recevra un chèque de 11 milliards de dollars australiens.

Alors que les premiers travaux sur le continent viennent seulement de démarrer dans 5 villes test, l’état insulaire de Tasmanie vient de voir ses premiers Mbits transférés grâce au nouveau réseau. NBN Co a mis en place une structure dédiée, Tasmanian National Broadband Network (TNBN Co.) détenue conjointement par le gouvernement tasmanien et la société Aurora Energy pour gérer le nouveau réseau.





Un marché des télécommunications en plein bouleversement

26 07 2010

Avec un territoire presque aussi grand que le continent européen et un nombre d’habitants avoisinant le tiers de la population française, l’Australie est un pays où le développement des réseaux de télécommunications n’est pas chose aisée.

Après plusieurs années de stagnation, le marché des télécommunications australien connaît aujourd’hui un développement exponentiel, essentiellement dû au projet NBN (National Broadband Network) initié par le gouvernement.

Par ailleurs, depuis 10 ans, la dérégulation du marché australien avec la privatisation de l’opérateur historique (Telstra) et l’arrivée de nouveaux acteurs (en 2008 on dénombre 172 opérateurs de télécommunications et 1106 fournisseurs  d’accès et de services au sens large) ont largement contribué à ce regain d’activité.

Les principaux opérateurs sont aujourd’hui :

  • Telstra, opérateur historique
  • Optus, filiale du groupe singapourien Singtel
  • AAPT, filiale australienne du néo-zélandais Telecom New Zealand

Les forfaits Internet en Australie sont très différents des offres proposées par les opérateurs français. Il n’existe aucune offre comprenant un accès Internet, la télévision par ADSL et le téléphone illimité. Par ailleurs, les prix des abonnements sont très élevés (de 20 à 150€ environ) et dépendent de la limite de téléchargement mensuelle que l’on choisit. Lorsque cette limite de téléchargement (de 2 à 200 Gb généralement) est atteinte, on retombe à l’âge préhistorique de l’ADSL avec un accès guère plus rapide que les premiers modems 56K.

Telstra n’ayant dégroupé qu’environ 1900 des 8800 NRA présents sur le continent australien,  les débits ADSL ne sont généralement pas très élevés. La moyenne est environ de 2,6 Mbit/s.  Le dernier NRA dégroupé en octobre 2009 a d’ailleurs marqué la fin des investissements de Telstra sur son réseau cuivre.

« As far as ADSL2+ goes we are not intending to invest any further in that technology, not in light of what is currently being worked through with the national broadband network and what we are doing with our HFC network, » Telstra Network and Technology executive director Michael Lawrey. (octobre 2009)

Le projet national initié par le gouvernement est d’une ampleur sans précédent en Australie et est donc extrêmement attendu pour rattraper le retard du réseau Internet australien par rapport aux autres pays de l’OCDE.